L’auteur incarne sans doute la première figure d’une nouvelle génération d’écrivains zaïrois, qui succède à la fois aux pionniers comme Lomami Tchibamba et Bolamba, et à la première vague post-indépendance représentée par Mukala Kadima Nzuii, Mudimbe, Ngal, Ngandu Kashama ou Matala Mukadi. Moins imprégné du souffle profond des traditions ancestrales que ses prédécesseurs, il ne porte pas non plus les exigences rigides de ses aînés. Il est plutôt le fruit d’une synthèse entre ces deux époques, incarnant un présent complexe à l’image de la ville qu’il dépeint : une capitale foisonnante, tumultueuse, fascinante et dévorante, où le comique côtoie le tragique selon des dynamiques et des règles mystérieuses. L’instant d’un soupir retrace le parcours fragile d’un espoir au cœur d’une métropole qui s’est développée trop rapidement, où la mémoire de l’Afrique semble s’effacer sans que de nouvelles règles modernes ne s’imposent encore avec clarté. De ce décor naît un roman populaire et sentimental, porté par une émotion palpable et une énergie narrative qui font rapidement oublier certaines imperfections propres à une première œuvre. L’instant d’un soupir a reçu en 1984 le prix Inter-Alliance Franco-Zaïroise.
EMONGO Lomomba est né le 13 mars 1960 à Katako-Kombe, au Zaïre. Il est titulaire de plusieurs prix littéraires : pour L'Instant d'un soupir, roman, en 1984 ; Sans adieu, nouvelle, et Kin Kiese, nouvelle, en 1986, Muana-Mayi, roman, en 1988. Actuellement, il prépare un doctorat en philosophie (Faculté catholique de Kinshasa).
Quelque part en Afrique… Une manifestation populaire, hostile au pouvoir en place. Une balle meurtrière qui va infléchir le destin d’un jeune homme. C’est à une formidable odyssée vengeresse, riche en rebondissements que nous convie l’auteur de ce surprenant récit. C’est aussi, sur fond de guerre civile, le tableau d’une société rongée par la misère et ses conséquences : exploitation, répression, corruption …
Une réédition qui permet aussi de redécouvrir la beauté d'une écriture réussissant 1'équilibre précaire entre témoignage « choc » et transparence lumineuse des paysages d'enfance.
Ce roman rend hommage à José Leandro Andrade, qui a marqué les esprits lors de son passage en France en 1924. La publication du livre en 2024 coïncide avec les Jeux Olympiques de Paris, célébrant ainsi le centenaire de cet événement historique.
Faatu, le personnage féminin de ce roman de Cheik Aliou Ndao, n'aurait-elle qu'une existence vouée aux plaisirs interdits, au vice et à la débauche? Dans ce livre, l'auteur scrute la conscience de son personnage et fait du tissu narratif même de son récit la réponse à la question qu'il feint de nous poser... Dès lors, il peut s'adresser directement à son personnage de façon à nous faire entrevoir la nature exacte de son débat intérieur : "Que cherchait Faatu? Que demandait-elle à la vie? Quels comptes avait-elle à régler avec l'existence? Une drôle de sensation l'emportait ce matin vers son passé, ses années de jeunesse à Dakar. Il lui était difficile de savoir s'il s'agissait d'un rêve ou dialogue conscient avec ce temps-là " Cette façon aiguë, intense d'invoquer le temps, va être à l'origine d'une prise de conscience telle que Faatu, fortune faite, délaisse les voies si envoûtantes des plaisirs mondains pour se mettre à l'écoute d'une voix pathétique, silencieuse et profonde venue de La Mecque. Cheik Aliou Ndao renouvelle à sa manière le thème éternel mais toujours présent du combat entre les exigences de la chair et l'élan de l'Esprit.
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