Née en 1912 à Bamako, Aoua Kéita est la fille d'un militaire originaire de Kouroussa (Guinée). En 1923, elle est admise à la première école de filles de Bamako. Elle poursuit ses études à l'Ecole de médecine de Dakar d'où elle sort diplômée. En 1931, elle est affectée à Gao. En 1935, elle épouse M. Diawara, un médecin dont elle se sépare ultérieurement. Elle est reçue première au Principalat en 1943 et fait un stage à Dakar. Elle est ensuite affectée à Tougan puis à l'Office du Niger. Dès 1946, elle milite dans les rangs du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) qui a des ramifications dans toutes les colonies françaises de l'Afrique. Mutée à Gao en 1950, elle renonce l'année suivante à la citoyenneté française et prend une part active dans l'organisation des élections de 1951: à la veille des élections, les fonctionnaires de la région de Gao militant dans le RDA ayant tous été mutés, Aoua Kéita, qui a échappé à cette purge, joue un rôle prépondérant dans le succès remporté aux urnes par le RDA. Cela lui vaut d'être mutée à son tour, pour raisons disciplinaires. Elle est envoyée successivement à Bignona (Casamance) au Sénégal, à Nara puis à la maternité de Keti, près de Bamako, où elle fonde un Mouvement intersyndical féminin qu'elle représente en 1957 au Congrès constitutif de l'Union générale des travailleurs de l'Afrique noire.
En 1958, elle est élue au Bureau politique de l'Union soudanaise du RDA dont elle est la seule femme. La même année, à l'issue du référendum du 28 septembre, elle est nommée membre du Comité constitutionnel de la République soudanaise. En 1959 elle est élue député aux élections législatives et joue un rôle politique de premier plan jusqu'à la chute de Modibo Kéita. Aoua Kéita a été honorée de plusieurs distinctions: Médaille d'or de l'indépendance du Mali, Ordre de la Perfection de la R.A.U., Mérite de la Croix-Rouge de l'Empire de l'Ethiopie; de plus elle a été élevée au rang de Grand Officier de l'Ordre National du Sénégal, de Grand Commandeur de l'Ordre de l'étoile d'Afrique du Libéria et d'Officier de l'Ordre National du Dahomey. Aoua Kéita s'est éteinte le 7 mai 1980 à Bamako. Informations recueillies dans Culture Française (été 1980 ).
En 1975, elle publie «Femme d Afrique : La vie d'Aoua Kéïta racontée par elle même.