Taslim Olawale Elias, né le 11 novembre 1914 à Lagos dans une famille aristocratique, est l’une des figures les plus marquantes du droit au Nigeria et sur la scène internationale. Après des études secondaires à la CMS Grammar School et à l’Igbobi College, il entame sa carrière dans l’administration ferroviaire nigériane tout en poursuivant des études à distance en droit auprès de l’Université de Londres. En 1944, il part pour le Royaume-Uni, où il étudie à l’University College de Londres, puis brièvement au Trinity College de Cambridge durant la Seconde Guerre mondiale. Il obtient successivement un BA, un LLB, un LLM, et devient en 1949 le premier Africain à décrocher un doctorat en droit à l’Université de Londres. Professeur de droit et d’anthropologie sociale à Manchester, puis chercheur à Oxford, il publie plusieurs ouvrages de référence sur le droit nigérian et africain. À son retour, il joue un rôle clé dans l’élaboration de la constitution nigériane et devient ministre de la Justice et procureur général en 1960, fonction qu’il occupe jusqu’en 1966, avec une brève interruption après le coup d’État militaire. En parallèle de ses responsabilités nationales, il participe activement à l’élaboration du droit international en siégeant à la Commission du droit international de l’ONU, en présidant la Conférence de Vienne sur le droit des traités, ou encore en contribuant à la rédaction de la charte de l’OUA. En 1972, il est nommé juge en chef du Nigeria, poste dont il est évincé en 1975, avant d’être élu quelques mois plus tard à la Cour internationale de justice. Il y siège jusqu’en 1991, devenant vice-président en 1979, puis président de 1982 à 1985 — une première pour un juriste africain. Parallèlement, il enseigne à l’Université de Lagos, où il est aussi doyen. Auteur prolifique, reconnu par de nombreuses distinctions internationales, dont 17 doctorats honorifiques, il laisse une empreinte durable sur les systèmes juridiques africains et le droit international. Elias s’éteint à Lagos le 14 août 1991.