La crise du Muntu EBOUSSI BOULAGA Fabien

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Comment un discours philosophique peut aujourd'hui s'instaurer en Afrique Noire, dépassant les obstacles qui oblitèrent encore son avènement?

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Comment un discours philosophique peut aujourd'hui s'instaurer en Afrique Noire, dépassant les obstacles qui oblitèrent encore son avènement : soit, celui de la rhétorique ethnophilosophique que supporte, dans l'oubli de l'aliénation subie, la nostalgie d'une authenticité perdue ; soit, celui du renoncement à soi en posant comme instance de tout discours légitime, la " Philosophie ", produit prestigieux de l'omniprésent pouvoir occidental. Telle est l'intention de cet ouvrage important. F. Eboussi-Boulaga, au-delà de tout abandon et échappatoire, entreprend de fonder en toute rigueur un discours philosophique qui assume le devenir pour-soi de l'homme africain dans la totalité de ses déterminations et de ses exigences.

Fabien Eboussi Boulaga est né le 17 janvier 1934 à Bafia au Cameroun. En 1955, il entre au noviciat jésuite après des études secondaires au petit séminaire d’Akono. Il suit des études de théologie, d’ethnologie et de philosophie à Lyon et se fait ordonner prêtre en 1969. Il fait paraître, chez Présence Africaine, deux de ses principaux ouvrages : La crise du Muntu en 1977 et Christianisme sans fétiche en 1981. Ces deux publications interviennent au moment où est formulée la question de la validité d’une philosophie africaine. En 1980, Fabien Eboussi Boulagaquitte l’ordre des jésuites et demande son retour à l’état laïc, après avoir perdu la foi. Il s’engage alors dans des associations de défense des droits de l’homme. En 1984, il devient professeur de philosophie à l’université de Yaoundé. Dix ans plus tard, il est nommé professeur à l’Institut catholique de Yaoundé. Il meurt dans la même ville, le 13 octobre 2018, à l’âge de 84 ans. 


Fabien Eboussi Boulaga s’est interrogé tout au long de son oeuvre sur la décolonisation du savoir, sur son implacable nécessité comme sur ses aspects les plus problématiques. On lui doit notamment une critique très fine de l’ethnologie et de l’anthropologie, incriminées au titre de sciences « coloniales ». En qualité de théologien et de philosophe, il appelle également à une reprise africaine du christianisme. Dans un article de 1968 intitulé « Le Bantou problématique » et paru dans la revue Présence Africaine, Fabien Eboussi Boulaga pointe les écueils de ce qu’il désigne par le terme d’ « ethnophilosophie », une tendance épistémologique à faire de l’ethnologie, c’est-à-dire à étudier les sagesses, les langues et les mythes africains, sous couvert du discours philosophique, afin d’armer le monde noir d’une vérité postulée universelle, d’ « attester une humanité contestée ou en danger » et de « faire appel à la bienveillance de celui qui est encore le maître pour se faire reconnaître de lui ». Fabien EboussiBoulaga remet simultanément en cause la confiance en l’universalisme occidental d’une part et ces « modes de vérité exotiques » d’autre part, élaborés dans la nostalgie du passé africain d’avant la domination, envisagé comme paradis perdu. L’auteur invite en outre à une adaptation des cadres hérités du système colonial à la réalité africaine. En cela, Fabien EboussiBoulaga doit être salué comme un précurseur à l’échelle de l’histoire de la pensée au XXe siècle, dans la mesure où il a formulé certaines grandes intuitions qui ont alimenté ensuite les Postcolonial Studies par exemple.

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